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Le Point G 14 - Fetlife

La sexualité humaine recèle de nombreux fantasmes et désirs qui, parfois, peuvent surprendre ou interroger. Parmi ces paraphilies singulières, l’"autoscopophilie" occupe une place particulière. Bienvenue dans le point G!

Ce terme désigne une forme d’excitation sexuelle suscitée par la "vue de son propre corps". À première vue, cela peut sembler narcissique ou même déroutant, mais il s’agit en réalité d’un phénomène qui, bien que méconnu, est loin d’être rare, notamment dans certains contextes sociaux et culturels.

L’autoscopophilie vient du grec « "auto" » signifiant soi-même, « "scopo" » qui signifie observer, et « "philia" » pour l’amour ou l’attirance. Ainsi, l’autoscopophilie peut être décrite comme le fait de "ressentir une excitation sexuelle à la vue de son propre corps", qu’il soit nu ou partiellement dévêtu. Cela peut se manifester en se regardant dans un miroir, en observant des photos de soi ou même en se filmant.

Cette paraphilie est fréquemment évoquée dans certains milieux, notamment ceux de la mode, de la nuit ou de l’univers médiatique, où l’apparence physique est souvent mise en avant et valorisée. Mais au-delà de ce cadre particulier, l’autoscopophilie touche également des personnes ordinaires, bien que son "expression reste souvent discrète ou cachée", par crainte du jugement social.

L’univers de la nuit, avec ses boîtes de nuit, ses clubs et ses événements festifs, constitue un environnement privilégié pour observer certains comportements autoscopophiliques. En effet, dans ces lieux où le "corps est souvent exposé" (par des vêtements sexy, des tenues provocantes ou une mise en scène de soi), il n’est pas rare de rencontrer des individus qui prennent plaisir à se voir évoluer sous les lumières tamisées, sur une piste de danse ou devant des miroirs disposés dans les clubs.

"Clara, 28 ans", raconte son expérience dans un club parisien :  

_« Je me suis surprise plusieurs fois à me regarder danser dans les miroirs du club. Ça me donne confiance, et je me sens belle et désirable. Je ne dirais pas que c’est sexuel tout de suite, mais ça peut le devenir quand je me vois bien habillée, en pleine lumière, et que je sens que je contrôle la scène. C’est comme si je me regardais d’un œil extérieur et que ça m'excitait. »_

Pour Clara, comme pour beaucoup d’autres personnes, le fait de se voir sous un jour favorable, dans un contexte où le corps est magnifié par les jeux de lumière, peut déclencher une forme d’excitation. Cet "autonomorphisme" (le fait de se voir sous une forme valorisée) trouve dans l’univers de la nuit un terrain fertile pour s’exprimer.

Il est facile d’associer l’autoscopophilie à une forme de "narcissisme", et ce lien n’est pas totalement dénué de fondement. Le narcissisme, au sens psychologique, est une fixation sur soi-même et son image. Toutefois, alors que le narcissisme est souvent perçu comme une pathologie ou un trouble de la personnalité, l’autoscopophilie est plus subtile. Il ne s’agit pas d’un amour constant de soi ou d’un besoin compulsif d’admiration, mais plutôt d’une "excitation ponctuelle" provoquée par l’image de son propre corps dans un contexte érotique.

"François, 34 ans", confie :  

_« Je n’ai jamais été du genre à me prendre en photo sans arrêt, mais il m’est déjà arrivé de me regarder dans le miroir après une douche, et de ressentir quelque chose d’assez fort. Je pense que c’est plus lié au fait que je me sens bien dans mon corps à ce moment-là, et ça me procure du plaisir. Ce n’est pas que je me trouve parfait, mais il y a un certain bien-être à s’apprécier physiquement. »_

L’autoscopophilie, chez François, semble être une manière d’"apprécier son propre corps", de se sentir bien dans sa peau, sans pour autant sombrer dans l’égocentrisme. Il est essentiel de différencier cette paraphilie d’un trouble narcissique pur, car dans bien des cas, elle témoigne plus d’un sentiment de "revalorisation de soi" et de son image corporelle, plutôt que d’un besoin de validation extérieure.

Si l’autoscopophilie existe depuis toujours, il est indéniable que "l’ère des réseaux sociaux" a amplifié ce phénomène. La possibilité de se mettre en scène à travers des selfies, des vidéos ou des photos filtrées sur des plateformes comme Instagram, TikTok ou OnlyFans a fait exploser le phénomène de l’auto-représentation. Ce besoin constant de se montrer sous son meilleur jour peut facilement se transformer en une forme d’autoscopophilie, notamment lorsque les utilisateurs prennent plaisir à s’observer dans des poses suggestives ou valorisantes.

"Sarah, influenceuse de 24 ans", témoigne de cette évolution dans son rapport à son image :  

_« Je passe beaucoup de temps à choisir les bons angles et à retoucher mes photos avant de les poster. Au début, c’était pour obtenir plus de likes, mais maintenant, je réalise que je prends du plaisir à regarder mes propres photos. Ça peut même être excitant de se voir belle et sexy sur son propre feed. »_

L’exemple de Sarah illustre comment l’autoscopophilie peut s’immiscer subtilement dans la vie quotidienne à travers les réseaux sociaux, où l’image de soi est constamment travaillée et admirée, parfois jusqu’à devenir source de "désir sexuel".

Dans la majorité des cas, l’autoscopophilie n’est pas vécue comme un trouble pathologique, mais plutôt comme un fantasme, une manière de "jouir de son propre corps" et de se réapproprier son image. Toutefois, comme pour toute forme de paraphilie, elle peut devenir problématique si elle envahit l’espace relationnel ou si elle conduit à un isolement, où la personne ne trouve d’excitation qu’en se regardant elle-même, au détriment d’une relation épanouissante avec un partenaire.

Les sexologues s’accordent à dire que l’autoscopophilie devient préoccupante si elle empêche la personne de s’investir dans des interactions sexuelles avec autrui, ou si elle développe une fixation malsaine sur son image. Mais, dans la plupart des cas, elle est simplement une "extension de l’amour-propre" et du désir de s’accepter, voire de se célébrer.

Une sexologue, explique que _« Le fait de se sentir attiré par son propre corps n’est pas nécessairement une pathologie. Cela peut être une étape importante dans l’acceptation de soi et de sa sexualité. Comme tout fantasme, tant qu’il n’empêche pas de vivre une sexualité épanouie avec un partenaire et qu’il reste dans le cadre du consentement mutuel, il n’y a pas de raison de le considérer comme un trouble. »_

L’autoscopophilie, bien qu’elle puisse sembler narcissique ou atypique, reflète en réalité un rapport complexe à l’image de soi. Dans une société où l’apparence physique est omniprésente, le fait de ressentir du désir en se contemplant n’a rien de surprenant. Que ce soit dans l’intimité d’une chambre, sous les projecteurs d’un club, ou à travers l’écran d’un smartphone, l’autoscopophilie est une manière pour certains de "se réapproprier leur corps et leur sexualité".

Ce fantasme, comme tant d’autres, fait partie de la diversité des désirs humains. Tant qu’il s’inscrit dans un cadre équilibré et respectueux de soi et des autres, il n’y a pas lieu de le juger ou de l’invalider. L’acceptation de soi, sous toutes ses formes, est une étape clé vers une sexualité épanouie et une vie plus équilibrée.

En espérant que vous trouviez votre point G, en tout cas celui-ci est terminé.

Que le plaisir soit avec vous. C’était le point G.